Chirurgie réfractive

Qu’est-ce que la chirurgie réfractive ?

Discipline de la chirurgie ophtalmique, la chirurgie réfractive vise à corriger certains défauts réfractifs de l’œil : 

  • la myopie, 
  • l’astigmatisme 
  • l’hypermétropie

 Le but étant de ne plus avoir à porter de lunettes ou lentilles de contact pour corriger la vision.

La chirurgie réfractive va consister à sculpter la cornée afin de modifier son rayon de courbure au centre, en périphérie, de façon homogène ou non, et ainsi en accroître ou réduire la puissance optique. Ce remodelage de la cornée est effectué avec un laser spécifique (le laser excimer). Il émet un rayon ultraviolet dont l’énergie, absorbée par la cornée, va permettre la photoablation (vaporisation du tissu de la cornée) au micron près. Cette technique, la plus couramment utilisée, permet de corriger :

  • la myopie : l’œil est trop long, le plan de l’image nette se dorme donc en avant de la rétine, et la personne voit flou de loin. En chirurgie réfractive, on va donc s’attacher à diminuer la courbure (et donc la puissance optique) de la cornée, grâce au laser ;
  • l’hypermétropie : l’oeil est lui trop court et/ou présente une cornée trop plate. Le plan de l’image nette est en arrière de la rétine, l’image formée sur la rétine est donc élargie et la personne voit flou de près. La chirurgie va permettre d’accroitre la courbure de la cornée ;
  • l’astigmatisme : la puissance réfractive de l’œil varie en fonction des méridiens de la cornée, ce qui entraine une vision floue selon l’angle de vision, de loin comme de près. Le laser va être utilisé pour régulariser la surface de la cornée.

Le laser excimer peut être utilisé de deux façons différentes :

  • le laser de surface ou PhotoKératectomie Réfractive (PKR) : le laser est utilisé directement sur la surface de la cornée, sur quelques microns d’épaisseur, après en avoir enlevé l’épithélium avec une petite brosse. La correction est délivrée sur le stroma superficiel, situé juste sous l’épithélium. Cette technique est possible pour les myopies faibles à moyennes. Elle est particulièrement recommandée pour les personnes dont les cornées sont fines, irrégulières, ou présentant certaines anomalies (cicatrice, etc.)
  • le laser intrastromal ou LASIK : on réalise un « volet cornéen superficiel » avant de sculpter directement le stroma cornéen, plus en profondeur que le PKR. En pratique, un petit volet est découpé à la surface de la cornée avec un laser femtoseconde (laser permettant de travailler avec des impulsions extrêmement brèves, de l’ordre de la femtoseconde). Le volet est soulevé, puis la cornée sculptée avec un laser excimer. Le volet cornéen est ensuite remis en place. Aucune suture n’est nécessaire, il va cicatriser tout seul. Le Lasik est particulièrement adapté à l’hypermétropie.

Comment se passe la chirurgie réfractive ?

Le patient ne doit pas porter les lentilles au moins 48 h avant l’intervention, pour permettre à la surface oculaire de ne pas être irritée le jour de la chirurgie.

L’intervention est réalisée par un chirurgien spécialement formé aux techniques de chirurgie réfractive. Généralement, les deux yeux sont opérés en une seule intervention (chirurgie bilatérale).

La chirurgie réfractive a lieu en ambulatoire, sous anesthésie locale par collyre, éventuellement complétée par un tranquillisant léger. L’acte est indolore. Le patient est allongé et un dispositif spécifique appelé blépharostat est mis en place pour lui maintenir les paupières écartées. Pendant l’intervention, le patient doit fixer un point lumineux.

Quand recourir à la chirurgie réfractive ?

La chirurgie réfractive peut corriger certaines myopies, hypermétropies et astigmatisme. C’est le patient qui exprime son souhait de recourir à une chirurgie réfractive, mais tous ne peuvent être opérés car il existe certains critères de sélection. Un bilan pré-opératoire est donc nécessaire pour vérifier si le patient est éligible à la chirurgie réfractive. 

Il comporte différents éléments :

  • des examens : examen de la réfraction (pour caractériser et mesurer l’importance du défaut optique de l’oeil, topographie cornéenne (pour évaluer la régularité de la cornée), pachymétrie (mesure de l’épaisseur de la cornée), pupillométrie, mesure ORA (Ocular Response Analyzer) selon les patients. L’objectif est de déceler tout problème pouvant contre-indiquer une chirurgie réfractive, comme par exemple un kératocône (déformation de la cornée qui s’amincit progressivement pour prendre une forme de cône irrégulier), ou une cataracte. Certains défauts de vision trop forts ne sont également pas éligibles à la chirurgie réfractive ;
  • un interrogatoire médical concernant toutes les pathologies, ophtalmiques ou autre, et les antécédents chirurgicaux, notamment de chirurgie réfractive.

La chirurgie réfractive ne peut être pratiquée chez des patients trop jeunes, car il faut que la vision soit stable depuis au moins un an.

Ce bilan permet également de déterminer quelle est la technique la plus adaptée au patient (entre PKR ou Lasik notamment).